Cette fois, c’est la bonne ! Deux jours après la publication par erreur sur le site de Matignon d’une page annonçant la démission de l’équipe Castex – officiellement à cause de « problèmes techniques » -, Jean Castex est arrivé vers 16 heures ce lundi à l’Élysée pour remettre la démission de son gouvernement, trois semaines après la réélection d’Emmanuel Macron pour un second quinquennat.
Suivez en direct ce départ et ses conséquences :
18h32 : La passation de pouvoirs prévue pour 19h20
Le programme de la soirée a été dévoilé par l’hôtel de Matignon. Élisabeth Borne doit arriver à 19h, puis s’entretenir avec Jean Castex. La passation de pouvoirs est prévue pour 19h20.
Le parcours d’Élisabeth Borne
18h20 : Élisabeth Borne est nommée Première ministre
L’annonce est officielle. Et elle est en route pour Matignon.
« Le Président de la République a nommé Mme Élisabeth Borne Première ministre et l’a chargée de former un gouvernement », a déclaré la présidence dans un communiqué. « C’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation », a expliqué par ailleurs l’Élysée.
Venue du Parti socialiste, Élisabeth Borne correspond bien au portrait chinois dessiné au lendemain de son élection par Emmanuel Macron : « quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ».
Comment sera nommé le nouveau gouvernement ?
Une fois le nouveau Premier ministre ou la nouvelle Première ministre en place, il est temps de décider du gouvernement. Le premier ministre propose, le président de la République nomme.
Le nouveau gouvernement est annoncé à la presse par le Secrétaire général de l’Élysée dans la cour d’honneur du palais présidentiel. A l’issue du premier Conseil des ministres, le gouvernement se prête par ordre protocolaire à la traditionnelle « photo de famille » autour du président de la République et du Premier ministre.
Il existe plusieurs catégories de ministres :
- les ministres d’État, dont le titre souligne l’importance du portefeuille dont ils ont la charge
- les ministres qui ne sont sous l’autorité d’aucun autre ministre
- les ministres délégués et les secrétaires d’État qui exercent leurs fonctions sous l’autorité du Premier ministre ou d’un ministre de tutelle.
18h02 : Élisabeth Borne est la deuxième Première ministre en France
Édith Cresson était la seule femme à avoir occupé les fonctions de Premier ministre jusqu’à aujourd’hui. Elle est restée moins de 11 mois à ce poste, de mai 1991 à avril 1992, durant le second septennat de François Mitterrand. Questionnée quant à la nomination d’une femme à la tête du gouvernement, elle estime que si le travail est difficile, il est rendu encore plus compliqué par le fait qu’une femme est souvent cible « d’attaques ». « Je ne donnerai aucun conseil. Je lui dis simplement qu’il lui faudra beaucoup de courage. »
« Le fait qu’il n’y ait qu’en France que la question » se pose de nommer une femme à Matignon est « à mes yeux scandaleux, dénonce Édith Cresson. L’a-t-on posée au Royaume-Uni, où Margaret Thatcher a exercé le pouvoir pendant onze ans ? En Allemagne où Angela Merkel a été chancelière pendant seize ans ? Jamais. » Et de poursuivre : « Ce n’est pas le pays qui est machiste, c’est sa classe politique. Ce sont les mêmes attaques qu’aujourd’hui. »
La liste des Premiers ministres français

17h44 : Renaud Muselier annonce la nomination d’Élisabeth Borne sur Twitter
Le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur écrit : « La nomination d’Élisabeth Borne à Matignon est une excellente nouvelle pour la France. Pendant 5 ans, sur les thématiques des transports, de l’environnement comme de l’emploi, j’ai pu mesurer sa compétence et son engagement pour la France. Emmanuel Macron fait un bon choix. »
De son côté, Jean-Luc Mélenchon appuie cette information en dressant un bilan peu glorieux d’Élisabeth Borne au poste de ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.
17h30 : les tweets se succèdent
Depuis la démission du gouvernement officielle, les réactions affluent pour remercier Jean Castex. A commencer par Emmanuel Macron. Ou, plus ironiquement, de Jean-Luc Mélenchon.
17h14 : la voiture officielle de la ministre Elisabeth Borne arrive à l’Élysée
La ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion est arrivée à l’Élysée. Elle est actuellement celle qui est pressentie pour être la Première ministre.
16h53 : Jean Castex a remis sa démission
Jean Castex a officiellement remis la démission du gouvernement. Selon le communiqué officiel, il « assurera les affaires courantes » jusqu’à la nomination du nouveau gouvernement.
« Je viens de remettre ma lettre de démission », a déclaré le Premier ministre en arrivant à l’hôtel Matignon après une heure d’entrevue avec le président de la République à l’Élysée.
16h27 : Passation prévue vers 19 heures
Selon des sources concordantes au sein de l’exécutif, une passation de pouvoir avec le ou la successeur(e) de Jean Castex au poste de Premier ministre aura lieu autour de 19h.
Jean Castex aura été 22 mois à ce poste. Mais on ne sait toujours pas qui lui succèdera. Seuls indices donnés par le chef de l’État, qui reçoit lundi à déjeuner le président du Conseil européen Charles Michel, son nouveau Premier ministre sera doté d’un profil « social », « écologique » et « productif ».
Seule certitude, croit savoir son entourage : ce sera une femme. D’autant que 74 % des Français sont pour, selon un sondage Ifop publié dans le Journal du Dimanche.
Après un week-end dominé par les noms de plusieurs anciennes ministres, c’est celui de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui bruissait parmi plusieurs conseillers de l’exécutif lundi après-midi.
Cette technicienne tenace, jugée loyale, est perçue par le pouvoir comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le dernier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l’Écologie.
Outre l’avantage d’être une femme, cette ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal a également le mérite d’appartenir à l’aile gauche de la macronie, un atout à l’heure où s’annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par « la mère des batailles » sur les retraites.
16h20 : comment va se passer la passation des pouvoirs ?
Le Premier ministre démissionnaire accueillera le nouveau nommé ou la nouvelle nommée à Matignon, pour la cérémonie de passation des pouvoirs. Après s’être entretenus en privé, ils prononceront ensemble un discours devant la presse, généralement dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Matignon.
16h05 : la passation de pouvoirs attendue ce soir
Selon nos informations, la passation de pouvoirs avec le ou la successeur de Jean Castex aura lieu ce soir. Le nom d’Elisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, tient désormais la corde.
16h03 : un ministre déjà recasé
Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, n’avait pas encore démissionné… qu’il était déjà recasé. Lundi matin, la start-up française Hopium, qui construit des véhicules à hydrogène, a annoncé avoir proposé sa nomination en tant qu’administrateur. Une nomination expresse qui n’est pas sans poser des questions déontologiques, lisez notre article ici.
16 heures : Jean Castex est arrivé à l’Élysée pour remettre la démission de son gouvernement
Selon les journalistes présents sur place, Jean Castex a quitté Matignon pour rejoindre l’Elysée afin de remettre sa démission à Emmanuel Macron. Jean Castex est en poste depuis le 3 juillet 2020, soit 682 jours, nettement moins que les 1145 jours d’Édouard Philippe.
Dans une interview au Parisien (voir ci-dessous), le locataire de Matignon avait annoncé une lettre de démission « très simple, très classique », remise en main propre à Emmanuel Macron, « sans remords, ni regrets ».
Castex : « J’espère que je suis meilleur en sortant qu’en arrivant »
Dimanche, Jean Castex s’est confié au Parisien sur l’après-Matignon. « Je vais retourner dans mes Pyrénées », s’est contenté de commenter l’ancien maire de Prades concernant ses projets futurs. « J’aspire à faire un pas de côté par rapport à la vie politique nationale, à faire de la politique autrement ».
Il a jeté un œil presque attendri sur les 1 an, 10 mois et 13 jours passés à Matignon : « On est à la fin d’un cycle, personne n’est propriétaire de sa charge. J’espère seulement que je suis meilleur en sortant qu’en arrivant. » Il le sait, pour beaucoup de Français il restera associé à la crise du Covid-19. « J’ai essayé de prendre les meilleures décisions possibles, sans jamais mentir. Dans ce genre d’épreuve, le doute est permanent, mais il faut surtout avoir la main qui ne tremble pas », conclut-il, comme un conseil au prochain locataire de Matignon.