Avant l’arrivée de son Pinocchio, Guillermo del Toro revient avec sa petite série d’anthologie horrifique : Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro.
À l’heure où les séries s’enchaînent comme de longs films de huit ou dix heures et donc des épisodes sans véritable fond, ne gagnant en valeur qu’à travers l’ensemble de la saison, Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro est une petite bénédiction. Désireux de renouer avec la tradition perdue de La Quatrième Dimension, Alfred Hitchcock présente ou encore Masters of Horror, le cinéaste mexicain s’est donc lancé dans la production de cette anthologie horrifique grâce à Netflix.
Huit petites histoires parfaites pour les amateurs d’horreurs à quelques jours d’Halloween permettant de s’aventurer dans des univers inattendus, replonger dans certains écrits de Lovecraft, retrouver des cinéastes trop rares sur les écrans (Vincenzo Natali, Catherine Hardwicke, Guillermo Navarro…) ou découvrir les talents prometteurs de cinéastes encore trop peu connus (Prior, Kent, Amirpour…), le tout avec une richesse de thématiques, regards et bizarreries stimulante.
On fait donc le point en revenant sur chaque épisode un à un, classé dans l’ordre chronologique de diffusion sur Netflix, débutant ce 25 octobre 2022 et à compter de deux épisodes par jour. C’est parti !
Attention, les photos peuvent parfois spoiler certains éléments des épisodes !
Le lot 36
Durée : 46 min
Un garde-meuble pas comme les autres
Endetté jusqu’au cou, un homme rachète des garde-meubles abandonnés dans l’espoir de trouver un objet qui lui rapportera l’argent nécessaire pour rembourser ses dettes. Jusqu’au jour où il tombe sur un local bien plus mystérieux.
Avec la multiplication des Storage Wars sur le petit écran, il fallait bien un jour que quelqu’un s’empare du phénomène pour en constituer un véritable territoire de mystères et d’horreurs. On ne sera donc jamais assez reconnaissant envers Guillermo del Toro et Regina Corrado d’avoir choisi ce terrain de jeu pour le scénario de Le lot 36 et d’avoir opté pour le trop rare Guillermo Navarro à sa mise en scène.
Chef opérateur de plusieurs longs-métrages de Guillermo del Toro (Cronos, les Hellboy ou encore Le Labyrinthe de Pan), le Mexicain prend donc les rênes dans cet épisode d’ouverture de Le Cabinet des curiosités. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il livre une petite confiserie tendue et satanique pour lancer les hostilités.
Une soirée à Ecran Large
S’il prend son temps pour se mettre en place, Le lot 36 distille progressivement une atmosphère angoissante. Entre ce mystérieux prologue tranchant et cette étrange vidéo d’une caméra de surveillance, tout présage très rapidement d’un récit prêt à basculer à tout moment. Malgré une certaine lenteur, Guillermo Navarro parvient alors grâce à un savant sens du tempo (une lumière sur minuteur peu rassurante) et un décor labyrinthique particulièrement oppressant à nous plonger dans la psychose, voire la paranoïa.
Alors que les actions racistes et cruelles de l’affreux personnage principal incarné par l’excellent Tim Blake Nelson le mènent peu à peu vers une infernale découverte, les spectateurs ne peuvent que jubiler devant le dernier tiers basculant complètement dans la folie démoniaque. Et même si le final est un peu trop précipité (on en aurait bien pris pour quelques minutes supplémentaires), savoir que l’épisode est inspiré d’une histoire vécue par Guillermo del Toro lui-même rend l’ensemble encore plus jouissif. Comme une petite vengeance du Mexicain sur le réel.
Note : 3,5/5
rats de cimetiÈRE
Durée : 38 min
Pilleur de tombes
Un cimetière ne serait un bon cimetière sans quelques rats couinants et affamés. Et ceux qui habitent l’établissement que gère le respectable Masson sont particulièrement voraces. Et pour un fossoyeur spécialisé dans le dépouillage de cadavres, c’est un problème.
Que serait une anthologie horrifique sans cimetière craspec, et que serait une collection de cauchemars supervisés par Guillermo del Toro si on n’y croisait pas d’ambassadeurs de la tradition gothique américaine ? C’est chose faite avec Rats de Cimetière, qui s’amuse avec bonheur des codes du genre. Il faut dire que cet épisode adapte une nouvelle de Henry Kuttner, pionnier de l’angoisse littéraire moins connu que Lovecraft ou Poe, mais de premier plan, qui publia dans le célébrissime magazine Weird Tales.
L’art périlleux de la dentisterie
Vincenzo Natali, réalisateur du culte Cube, transpose très fidèlement le court texte originel, en lui ajoutant quelques péripéties durant sa première moitié, afin de caractériser plus avant son protagoniste arracheur de chicots dorés. D’autre part, le cinéaste et scénariste greffe un semblant de mythologie fort appétissant, qui permet de connecter esthétiquement ce chapitre au précédent, tout en saupoudrant l’ensemble d’une vibration Lovecraftienne, tant les tentacules et monstrueux colifichets que rencontre Masson le fossoyeur ont un parfum de Grands Anciens.
Et comme il s’agit d’un des segments les plus brefs de l’anthologie, avec moins de 40 minutes au compteur, ce programme est appliqué selon un tempo extrêmement nourri, qui permet à cette aventure ultra-référencée de ne pas s’appesantir sur des stéréotypes parfois fatigués. Au contraire, le rythme autant que les effets spéciaux maîtrisés (voire attachants, quand ils ont recours aux bons vieux maquillages, puis carrément aux bébêtes de latex baveux) rendent ce train fantôme particulièrement réjouissant.
Note : 3,5/5
l’autopsie
Durée : 58 min
Y a-t-il un shérif dans l’épisode ?
Suite à la mort mystérieuse de plusieurs mineurs au cœur d’une explosion, un médecin légiste découvre que l’affaire pourrait être liée à d’étonnantes disparitions.
Ancien réalisateur de making-of (en particulier pour David Fincher), David Prior a tout de suite titillé la curiosité des fans d’horreur (et la nôtre) avec le passionnant The Empty Man. Si le bonhomme est foncièrement inspiré par son modèle dans la minutie de ses cadres et l’aspect craspec d’un Seven, il sait aussi développer son identité, notamment dans l’aspect lancinant de sa mise en scène, qui peut décontenancer par sa gestion d’une terreur aux inspirations presque japonisantes.
Lumière, moteur, action !
Or, cette lenteur est justement nécessaire dans un concept comme celui de L’Autopsie, qui reprend à The Jane Doe Identity sa capacité à créer la crainte et le dégoût par la menace de corps inanimés. David Prior sait se montrer extrêmement stratégique, alors que sa caméra s’amuse par instants à flouter la nature de ce qu’il filme, à l’image de ce plan inaugural où une toile d’araignée devient un ciel étoilé, avant qu’on ne réalise qu’il s’agit en réalité d’une paroi de grotte humide.
Le cinéaste en profite pour déployer une réflexion fascinante sur notre rapport à la mort et à la décomposition de notre enveloppe corporelle dans une ambiance de film noir à l’ancienne, dont il partage le nihilisme. Bien que son twist paraisse assez évident, le réalisateur s’intéresse bien plus à sa manière de le traiter, à savoir dans un long dialogue final terrassant, qui porte en lui une certaine frayeur métaphysique. Notre identité est-elle liée à la matérialité de notre corps, ou à l’âme qui l’habite ? Vaste question, qui donne autant la chair de poule qu’à son personnage principal (incarné par le génial F. Murray Abraham) dans l’un des meilleurs plans de cet épisode habile.
Note : 4/5
la prison des apparences
Durée : 1h04
Crazy weird shit
Stacey est une caissière de banque au style démodé, consciente de sa maladresse et taxidermiste amateur, soit le parfait opposé de ses collègues bavardes et au brushing parfait. Jusqu’au jour où elle découvre l’étrange lotion Alo Glo qui provoque une transformation spectaculaire.
Entre son histoire d’amour vampirique A Girl Walks Home Alone at Night, sa comédie cannibale The Bad Batch et sa petite série B telekinétique Mona Lisa and the Blood Moon (encore inédit en France), Ana Lily Amirpour a prouvé qu’elle aimait jongler entre les genres. Et même si elle ne réussit pas tout ce qu’elle entreprend, la cinéaste a au moins l’audace de créer des atmosphères authentiques et de s’amuser avec ses sujets. Et dès l’ouverture de son épisode de ce Cabinet de curiosités, aka La prison des apparences, l’Américaine s’appuie justement sur sa capacité à mêler les idées pour tromper son public.
Avec son long travelling extérieur dans une rue pavillonnaire en plein Noël, l’épisode donne d’ailleurs tout de suite le ton : si la série anthologique de Guillermo del Toro est une petite sucrerie d’Halloween, l’horreur peut arriver à tout moment et surtout quand on ne l’attend pas. Autant dire que le cadre apaisant des sapins enluminés peut cacher de sombres mystères autant que de jolis cadeaux. Et des offrandes, Amirpour nous en livre justement une pelletée dans La prison des apparences.
Quand tu pètes dans ton bain et que ça fait des bulles
Commençant par la crainte d’un home-invasion, plongeant peu à peu dans une comédie absurde sur le quotidien professionnel avant de se transformer en commentaire cynique sur notre propre addiction au marketing, en réflexion allégorique sur notre obsession des apparences et finalement en trip lorgnant vers la body horror, l’épisode de Ana Lily Amirpour est un gros plaisir régressif, flânant d’un genre à l’autre pour ne jamais ennuyer.
Alors oui, le scénario n’est jamais franchement percutant, débinant des poncifs sur le couple, la beauté intérieure ou les affres de la télévision, mais heureusement, l’ensemble vaut surtout pour la mise en scène de Amirpour. Jouant de cadres débullés et d’objectifs déformants en permanence, elle crée un véritable malaise sur l’évolution de son héroïne (superbe Kate Micucci) tout en parvenant à construire un véritable univers dérangeant dans les derniers instants (et si elles étaient toutes passées par là avant elle ?). Une comédie horrifique loufoque donc, prouvant une nouvelle qu’Amirpour est une des cinéastes les plus intrigantes du moment.
Note : 3,5/5
le modèle
Durée : 1h03
Quand tu te refais faire le portrait
La classe d’arts de Will voit arriver dans ses rangs un nouvel élève plus âgé, du nom de Richard. Celui-ci est très doué, mais son inclinaison pour l’occulte et le malsain ne manquent pas de faire leur petite impression son camarade.
Keith Thomas avait tout à prouver grâce au Cabinet de Curiosités. Il avait beaucoup fait parler de lui avec le terrifiant tour de maison hantée The Vigil, avant de jouer les mercenaires, voire les gestionnaires de crise, pour Blumhouse. Avec – on l’imagine et on l’espère – beaucoup plus de liberté, il tenait là l’occasion de prouver définitivement son talent d’épouvanteur. Sauf qu’il choisit pour ce faire d’adapter un autre grand écrivain américain, à savoir Lovecraft bien sûr. C’est peu de le dire : il n’a pas choisi la voie de la facilité, d’autant que la nouvelle en question traite de peinture et qu’elle s’étale sur quelques pages à peine, là où son épisode dure plus d’une heure…
Petit flashback du Portrait de Dorian Gray
Pour dévoiler les fameuses toiles de Pickman, lui, le scénariste Lee Patterson et les artistes Vincent Proce et Lisa Cowen collent tant bien que mal au texte, à ses références à Goya et à ses peintures noires par exemple. Et pour étaler cette microscopique histoire, ils multiplient les personnages et surtout les détours narratifs, au risque de perdre la simplicité effroyable du récit original. Certes, cela autorise quelques visions horrifiques aux designs assez grisants, mais le tout se contentant d’improviser autour des idées de Lovecraft, sans y insuffler de nouveaux thèmes et sans prolonger celui déjà traité par la nouvelle, l’aspect très procédural de l’adaptation prend le pas.
Le Modèle n’est pas grand-chose d’autre qu’un exercice d’adaptation parfois réussi, mais souvent vain qui plus est handicapé par son casting. Ben Barnes a beau être un habitué des peintures maudites de la littérature fantastique classique, il jouait mieux les hédonistes décadents que les souffre-douleur lovecraftiens. Concernant le fameux Pickman, on serait curieux de savoir qui a lu les termes « pas totalement humain » et a composé le numéro du saint patron incontesté du cabotinage hollywoodien Crispin Glover, qui retrouve dans quelques scènes le jeu frénétique de Jeffrey Combs chez Stuart Gordon. Dommage que le ton très sérieux de l’épisode ne s’y prête pas du tout.
Note : 2,5/5
cauchemars de passage
Durée : 1h02
Lumos Maxima
Un homme en détresse financière tente de retrouver le fantôme de sa soeur jumelle, décédée lorsqu’ils étaient enfants, et se retrouve dans une étrange dimension parallèle gardée par une créature redoutable.
Après la série Servant d’Apple TV+ et avant le film Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan, l’acteur Rupert Grint continue de se refaire une carrière dans l’horreur en jouant cette fois le protagoniste de Cauchemars de passage, l’épisode réalisé par Catherine Hardwicke (Twilight) d’après une nouvelle de H. P. Lovecraft.
Malgré la richesse du matériau d’origine, la direction artistique qui se permet d’aller plus loin dans l’imaginaire fantastique (notamment avec sa créature boisée tout droit sortie du Labyrinthe de Pan) et plus généralement son ambiance horrifique old-school, l’épisode est malheureusement le plus faible et inabouti de la fournée.
Petrificus totalus
Entre les jumeaux qui n’ont jamais le temps d’exister (de même que leur relation), la quête désespérée de Walter, le mystère rachitique autour de Keziah Mason et de son rat à tête humaine, les personnages secondaires sortis du chapeau pour faciliter l’avancée du scénario et le propos social lourdaud qui ne gagne jamais d’ampleur, l’intrigue se noie sous beaucoup trop d’enjeux, quand bien même le point de départ semblait plutôt simpliste.
Difficile donc de savoir si l’épisode aurait gagné à dégrossir son scénario pour coller au format d’une heure, ou s’il aurait mieux valu le rallonger de plusieurs minutes pour approfondir les différentes ramifications de cette histoire qui passe à côté de son moteur émotionnel.
Note : 2/5
l’exposition
Durée : 56 min
Ambiance
Quatre individus, chacun extrêmement doué dans son champ d’expertise, sont invités par un riche et mystérieux individu. Pourquoi ? Ils le sauront bien assez tôt.
L’anthologie comporte officiellement deux adaptations de Lovecraft. Pourtant, L’exposition est peut-être le plus fidèle à l’esprit des textes de l’écrivain américain avec sa narration cryptique, mais allusive, son horreur cosmique, son gore extra-terrestre et son final apocalyptique. En sus, l’ambiance colorée minimaliste, signée Michael Ragen, rappelle presque la fièvre surnaturelle qui émane de nouvelles comme La Couleur tombée du ciel. Pourtant, ce n’est clairement pas sous cet angle que la plupart des spectateurs l’aborderont, ou plus sûrement encore, le critiqueront.
Difficile en effet de ne pas y voir une bande démo/un archétype/une parodie (rayez la mention inutile en fonction de votre niveau d’adoration ou de détestation) du style de son réalisateur, le fameux Panos Cosmatos, qui se démarque de son paternel en saturant ses plans de flares et d’effets de colorimétrie, malgré une narration pour le moins minimaliste.
50 % vieux, 50 % riche, 100 % toxico
Les défenseurs de Mandy y verront un prolongement de ses partis pris, avec Peter Weller succédant à Nicolas Cage en tant que vieille gloire ridée des années 1980 et le fantastique métaphysique en lieu et place du revenge movie trash. Ses nombreux détracteurs s’arracheront les cheveux devant la première moitié en huis clos, et ce en dépit de la présence de la magnétique Sofia Boutella.
Pour notre part, on y voit surtout une manière de nous raconter le processus d’écriture de ses films, à savoir une réunion au sein d’un obscur immeuble brutaliste où la créativité est boostée à coups de cocaïne coupée au détergent maison jusqu’au bad trip quasi fatal. Il faut reconnaître que ça change des algorithmes qui se chargent des plus gros succès de la plateforme. Rien que pour cette intrusion effrontée, monsieur Del Toro mérite notre respect. En plus, la photographie monochrome de l’épisode étant clairement un hommage appuyé à la charte graphique d’Ecran Large, on ne peut que le cautionner.
Note : 3/5
murmuration
Durée : 1h04
Il y a encore quelqu’un ?
Un couple d’ornithologues séjourne quelques jours dans une maison abandonnée sur une petite île isolée pour observer des bécasseaux. C’est l’occasion rêvée pour Edgar et Nancy de retrouver la complicité qu’ils ont perdue à la suite d’un événement tragique.
Après les livres sataniques, les riches excentriques, le cimetière grouillant ou encore le passage vers l’au-delà, Murmuration reprend un autre poncif des récits horrifiques : la maison hantée. Pour mettre en scène cette nouvelle histoire sortie de son imaginaire, Guillermo del Toro a fait appel à Jennifer Kent, qui a livré un épisode dans la continuité thématique de Mister Babadook et The Nightingale.
Non, les oiseaux n’attaquent personne
Si les ressorts horrifiques ont tout du cliché (fantômes qui murmurent, plancher qui grince et portes qui claquent), la cinéaste se sert à nouveau de l’horreur surnaturelle comme d’un prisme sur le deuil, et plus précisément l’incapacité à le faire. Ce rapprochement symbolique n’est pas des plus originaux et la liberté prêtée aux oiseaux n’est pas dépourvue de niaiserie, mais l’épisode a le mérite de se concentrer presque exclusivement sur la caractérisation de ses personnages et de faire de leur mésentente le véritable enjeu émotionnel du récit pour lequel l’épouvante n’est qu’un habillage.
La cinéaste parvient ainsi à mettre en lumière avec subtilité les failles de ce couple, à faire transparaître la déconnexion de Nancy (Essie Davis) et le désarroi d’Edgar (Andrew Lincoln), sans que les apparitions surnaturelles y soient pour grand-chose. Ce parti-pris est cependant à double tranchant, étant donné que l’histoire de cette maison et de ses anciens habitants est totalement délaissée et expédiée en une ou deux répliques. L’épisode aurait donc mérité une dizaine de minutes supplémentaire pour creuser sa toile de fond. Il n’empêche qu’après plusieurs dénouements cyniques, Murmuration est l’épisode le plus lumineux et le plus tendre de cette série qui se termine mieux qu’elle a commencé.
Note : 3/5
Quand tu explores Netflix pour trouver d’autres anthologies horrifiques
Si Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro est sans surprise plein de hauts et de bas (combien de fois on devra dire que c’est le principe même des anthologies), il n’en reste pas moins une série extrêmement réussie et réjouissante. En laissant à ses multiples cinéastes l’occasion de se perdre dans des horizons divers, Guillermo del Toro est parvenu à offrir une anthologie horrifique aux styles variés et aux univers pluriels.
Autant dire qu’entre la comédie horrifique de Amirpour, l’intime récit de fantôme d’Amirpour, le délire atmosphérique de Cosmatos, le policier fantastique de Prior et les autres épisodes, chacun devrait pouvoir y trouver son compte et son plaisir. De quoi largement espérer que cette petite boutique des horreurs est le droit à son numéro annuel pour chaque Halloween.
Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 25 octobre 2022
Dossier écrit par Antoine Desrues, Mathieu Jaborska, Alexandre Janowiak, Déborah Lechner et Simon Riaux